Trois questions à Olivier Démoulin, auteur de « Sur la route avec Springsteen »

L’auteur de ce blog a déjà dit tout le bien qu’il pense du roman d’Olivier Démoulin Sur la route avec Springsteen, paru aux éditions GRRR…ART (lire ma critique ici). Olivier Démoulin a répondu à trois questions sur son livre, sorti en librairie le 14 septembre 2011, pour le site Le + du Nouvel Observateur. Voici le texte de cette interview.

Olivier Démoulin


Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire Sur la route avec Springsteen ?

Plusieurs éléments ont joué, cela a été comme une longue maturation.

D’abord, en 2006, dans un de mes premiers livres publiés, le roman policier Je hais les troubadours, un personnage secondaire était fan de Springsteen et je m’étais permis quelques références. Ensuite, des lecteurs m’ont dit que Springsteen n’était sans doute pas cité par hasard car les personnages de Je hais les troubadours étaient pour la plupart très « springsteeniens ». Je pense que ces remarques de lecteurs ont agi dans ma tête comme un « premier marqueur », mais presque inconscient.

Beaucoup plus tard, il y a un an, en septembre 2010, mon éditeur a voulu indiquer sur la quatrième de couverture de mon nouveau roman Aux bons soins de Lénine certaines de mes passions, dont Springsteen. Résultat amusant : en dédicaces, j’ai souvent passé plus de temps à parler du Boss avec d’autres fans que de mes propres livres. Et, souvent, on me demandait : « puisque vous êtes à la fois écrivain et fan de Bruce, quand écrirez-vous un livre sur lui ? ». L’idée d’un roman totalement centré sur lui a-t-elle alors commencé à germer dans mon esprit ? Sans doute.

Peu après, en novembre 2010, comme la plupart des fans, j’ai acheté le coffret The Promise. Quand j’ai vu Springsteen interpréter son Point Blank 1978, je connaissais depuis longtemps cette version par le son, mais je ne l’avais jamais vue en images, les larmes me sont montées aux yeux… et la trame de mon roman est née dans mon esprit.

Je savais que ça tournerait autour de deux fans, un garçon et une fille, en 1980, au moment de la sortie de The River. Un premier titre s’est installé dans mon esprit : Nés pour Springsteen.

Enfin, le déclic final, ce fut quand j’ai parlé de ce projet à mon éditeur Georges Grard. Nous roulions de nuit sur l’autoroute, sous un mélange de pluie et de neige, de retour du Salon du Livre de Colmar, un vrai décor « springsteenien » ! Il m’a dit : « Un roman sur Springsteen ? Fonce ! Mais, si je décide de l’éditer, je te préviens, on trouvera un autre titre, car le tien, Nés pour Springsteen, sonne trop mal à l’oreille ! »

Des mois plus tard, c’est devenu Sur la route avec Springsteen. En six romans, c’est la première fois que mon éditeur GRRR…ART choisit un de mes titres !

Vous êtes-vous inspiré (parfois) de personnes réelles ?

Oui et non.

Beaucoup de lecteurs de Sur la route avec Springsteen m’ont dit être sûrs d’avoir reconnu Valentine, mais je vous assure qu’elle n’existe pas ! Elle et Daniel sont les purs produits de mon imagination. Disons qu’ils nous ressemblent ! Si je n’étais pas moi-même fan de Springsteen, je n’aurais pas pu les inventer.

Dans mon roman, le magasin que j’ai appelé Factory est, lui, directement inspiré d’un disquaire Thunder Road que je fréquentais quand j’étais étudiant à Marseille : je ne me voyais pas écrire un roman 100 % Springsteen sans aborder le sujet des bootlegs.

Au-delà des personnages, l’important était à mes yeux de « donner à lire » des concerts réels, auxquels j’ai moi-même assisté, le dernier étant celui du Stade de France, en mai 2003.

Dans tous les concerts cités dans mon livre, on retrouve les vrais « set lists » et de vrais moments vécus, comme, à Toulon, en 1997, ce fan qui lira peut-être ces lignes et qui, ce soir-là, sous mes yeux interloqués (j’étais à côté), avait réussi à monter sur scène malgré l’imposant service de sécurité !

 

Dans quelles circonstances avez-vous « fait connaissance » avec Bruce Springsteen ?

Cela remonte à 1985. Je rentrais en classe de Première, à Montpellier. A force d’entendre parler, d’une part par mes cousins, d’autre part par mes copains de classe, de ce Springsteen et de son album Born In The USA, je me suis enfin décidé à l’écouter par moi-même pour me faire ma propre opinion.

Cela a été le coup de foudre immédiat, en particulier pour les chansons Downbound Train et Bobby Jean. Ensuite, ce fut l’engrenage : découverte des autres albums, coup de cœur pour The River (la chanson autant que l’album), premier concert…

Justement, il y a quelques jours, dans une librairie, la toute première lectrice à qui j’ai dédicacé Sur la route avec Springsteen m’a demandé quand je l’avais vu sur scène pour la première fois. Quand je lui ai répondu « 1988, hippodrome de Vincennes », elle a souri : « je n’étais même pas née ! ». Agée de 22 ans, elle s’est définie elle-même comme une « fan de vieux rocks ». On peut donc toujours, même tant d’années après The River ou Born In The USA, faire connaissance avec Bruce !

Site Internet éditeur :
http://grrrart-editions.fr

Site Internet O.Démoulin (lien direct) :
http://grrrart.free.fr/demoulin.htm

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